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855. La bête du Vaccares

vendredi 14 juillet 2017

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Avec Adam W.* à petites lampées nous savourons une absinthe à la liqueur de fenouil, autour de nous une bonne quinzaine d’alambics transparents avec des mélanges subtils d’alcools et de liqueurs de noix amères, genièvre, myrtilles, gingembre, hydromels, verveine sauvage, épicéa, gentiane, toute la gamme des ambres dorées ou brunes, des rubis et des verts tendres… Moment de communion dans la petite boutique de la rue Bracka, à l’abord du Rynek, la place centrale de Cracovie.

Nous évoquons le livre admirable que m’a prêté Adam et que je viens de terminer, « La bête du Vaccares » du gardian-poète Joseph d’Arnaud (en langue d’oc et français).
L’histoire bouleversante d’un gardian chrétien qui, au 15éme siècle, fait la rencontre de Pan, le demi-dieu presque agonisant qui va disparaître dans les marais fangeux du Vaccarés, après une dernière manifestation de sa puissance sauvage sur les manades des taureaux libres … Fin de l’Antiquité païenne et de la Camargue indomptée… Métaphore aussi de notre temps.

*Adam Wodnicki , écrivain-poète, photographe, traducteur ( il a traduit en polonais Julien Gracq, Edmond Jabès, Saint-John Perse, Yves Bonnefoy, Simone Weil) son oeuvre est une Somme  sur Arles, la Provence et l’Antiquité qu’il évoque en poète, en historien, lyrique et  mystique.
En français: carnet arlésien, en Arles
( livre pour écrire- Editions Austéria – Cracovie Budapest)

3 commentaires sur “855. La bête du Vaccares”

  1. Chaboud dit :

    Cet univers panthéiste du midi rappelle certains ouvrages de Giono (dont « Que ma joie demeure », mais peut-être encore plus Henri Bosco, qui passait du monde grec au monde panthéiste de notre midi.
    Amitiés.
    Jack

  2. Daniel dit :

    Les chrétiens étaient persécutés non parce qu’ils étaient monothéistes mais parce qu’ils mettaient leur Dieu au dessus de l’empereur. L’empereur Constantin n’a pas su défendre la laïcité que l’on pourrait assimiler à une sorte de panthéisme.. Amen.

  3. yro dit :

    La révélation panthéiste n’est-elle pas un chemin de Damas dans l’autre sens pour le philistin de toutes les obédiences? Je veux dire : il tombe de cheval… et s’il y remonte, c’est pour chevaucher comme le Hussard de Giono, après la guerre – humaniste par nécessité panthéiste, mais sans se raconter d’histoires… Amen?

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