Avec des copains de la plage, nous avions tracé dans le sable humide un circuit pompeusement appelé « Tour de France ».
Chacun avait apporté ses coureurs: de petites figurines en métal léger grossièrement peintes aux couleurs des maillots des concurrents.
La guerre d’Indochine n’en finissait pas d’agoniser, d’autres guerres commençaient: la Tunisie, l’Algérie…
Nos champions d’alors s’appelaient Louison Bobet, Robic, Géminiani, Kübler ( un suisse au maillot rouge à croix blanche), Bartali, tous avaient des sobriquets hyperboliques décernés par une presse exaltée et racoleuse.
Dans notre Tour, les français gagnaient toujours, après on allait se baigner.
Le plus difficile est de me rappeler les prénoms des copains, d’ailleurs, à quoi bon?
Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Paris en ce temps là….
Et… Fausto Coppi le scandaleux… puis Darrigade le landais bien peigné, Anquetil… billes de verre multicolores, consoles Nintendo des gamins de Doisneau…