Georges, à l’instar de Monsieur Palomar*, était en quête perpétuelle.
Il recherchait sous le fatras et l’étrangeté des choses banales, quotidiennes et triviales, les liens secrets des phénomènes les plus contradictoires, un ragot et un ragoût, des porte-plumes et des porte-glaive, un poteau rose et un pot-aux-roses, ce qui est en haut comme ce qui est en bas, un gnomon et du goémon, le nombre d’or et les bigorneaux…, bref, les liens qui unissent les liens aux autres liens, afin de déchiffrer la Kabale, les coulisses et la Machinerie du Monde.
En fait, très vite et surtout en cette saison, tout s’embrouillait et se dissolvait, il ne restait bientôt qu’un gros trou plein de vide légèrement trouble.
Alors, comme dit l’autre, « il faut imaginer Georges heureux »…
* Monsieur Palomar d’Italo Calvino
Tout ce qui ses cache sous les mots: un jeu merveilleux sur la langue…
quitte à méduser l’image et à la rendre plus volage…
Cet été, un ami de Georges a apporté sur la plage son smartphone muni d’une application qui génère automatiquement des jeux de mots à partir des choses vues. Il dit que l’intelligence est par définition toujours artificielle et que seule la machine produit une pensée naturelle. Tant que la batterie fonctionne.