Lorsque je visitai Georges, il était en pleine lévitation créative. Le bonheur (tout au moins une certaine forme) avait chez lui cet effet: un état de légèreté taoïste et une ivresse communicative à laquelle je succombai. La Réalité devenait vaporeuse et floue. Les plaques de givre avaient presque disparu. Je respirai la douceur nouvelle.
« Je t’attendais » me dit Georges, puis il me raconta une histoire confuse pleine de chausse-trappes, de détours et de voies sans issue qu’il négligea de finir.
Dans les bols, des litchis dans du lait de coco, et des perles luisantes de tapioca, tandis que le thé infusait. Ainsi fut-il jusqu’au soir. Je suis rentré à pied, c’était pleine lune.
