La vie brève |

795. Dérives

vendredi 5 février 2016

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Avec le Père Agustino, les conversations se prolongeaient très tard et menaient vers des quartiers périphériques que Georges n’avait jamais explorés. Là, des touffes de feuilles au-dessus d’un mur, un lourd parfum de jasmin signalaient un jardin, celui d’un palazzo en ruine ou d’un cloitre.

Les paroles du Père Agustino avaient un effet étrange, elles vous captivaient et peu à peu, dissolvaient vos certitudes, vous flottiez, libéré, dans un univers d’une grande douceur .
Et puis soudain, le père dissipait l’enchantement, des limites avaient été frôlées, l’Autre Côté se dérobait. il fallait revenir à la réalité.
Tout étourdi encore de cette chute, Georges suivait le Père qui marchait à grands pas. La topographie baroque de la ville lui était familière, ils seraient bientôt dans ce palais décati, où il y a une semaine, ils s’étaient rencontrés.

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