Alors Georges a pensé à la cabane solitaire, telle qu’on la voit dans les peintures de Shi Tao ou de Chu Ta, le sauvage. Les murs de bambous, le toit moussu, l’ombre du catalpa et le type accoudé à la balustrade qui regarde les nuages, la mer et le vide.
Georges perçoit même le roulis des vagues et le crissement des grains de sable.
« J’ai fini de fredonner un nouveau poème, oisif
je n’ai rien à faire
je déplace le lit de rotin et fais la sieste »
Lu Yu
Maintenant, dans la tête de Georges, des chansons saugrenues caracolent:
« Elle avait de très jolis tétons, Valentine, Valentine… »
ou « La vanille et framboise sont les mamelles du destin »
Peut-être aussi que le type là-bas chantonne des mélodies idiotes, pour peu que le vin de riz fasse effet.
Georges l’a rejoint, ils boivent ensemble, l’encens se consume.
Un vol d’oiseaux, un bon présage…
De la cuisine, une odeur de crêpes chaudes. Il commence à faire frais.
