Sait-on, dit le Voyageur, où les lectures vous mènent, celle-là toute innocente vous inocule une douce folie, cette autre le déni de réalité, selon un bon auteur*, celle-ci engendre l’acédia mélancolique, il en est certaines qui t’obligent à rester debout, mais les plus étranges, ce sont les lectures blanches, quand les pages sont vierges…
Georges et Restif (dit la Chouette) s’étaient éloignés, ils avaient allumé un feu, l’odeur des saucisses grillées qu’il faisaient cuire au bout de baguettes, leurs ombres mouvantes et fantomatiques sur les buissons, l’humidité de la nuit, les appels des oiseaux nocturnes évoquaient d’antiques cérémonies paléolithiques. Le Voyageur souriait.
* Michel Onfray « Le réel n’a pas eu lieu »