La vie brève |

762. A la claire fontaine

vendredi 14 novembre 2014

dessin10_11_14001---copie
Georges n’aurait su dire quelle singulière et irrésistible pulsion l’avait amené là.
Le vieux parc avait été mis en coupe et saccagé, on y construisait des lotissements prétentieux. Des excavatrices, de monstrueuses tractopelles, des défonceuses étaient à l’oeuvre là même où  le Labyrinthe de buis multicentenaire gardait les secrets. Les belles fabriques baroques, la Tente turque et le Mithraeum avaient été démembrés et vendus à des brocanteurs louches.
Le Voyageur l’attendait, le Voyageur était toujours là aux carrefours de sa vie. Il avait pris cette fois l’aspect d’un instituteur töpfferien, mais on reconnaissait la gouaille ironique et sarcastique du Cynique.
Quand ils sortirent du parc, le 86 venait juste de passer…

 

Mots-clefs : , ,

2 commentaires sur “762. A la claire fontaine”

  1. Daniel Maja dit :

    Cher Daniel,

    Ce dernier texte éclaire parfaitement votre image et me confirme dans l’idée que j’aurais voulu exposer, si j’avais pu me joindre à votre groupe dans le jardin: à savoir que vous illustrez merveilleusement ce que l’on pourrait appeler du baroque postmoderne.
    Tout est là: la pulsion ascensionnelle irrésistible et le domaine d’une passion qui feint d’être incontrôlée tout en étant partagée « à la claire fontaine » de l’inspiration.
    Le paysage et les personnages aux traits accentués et même déformés par la force de l’imagination ont des lignes ondulantes, mais ne contredisent pas un désir d’élévation morale marqué par quelques pointes et pics consacrés.
    La nostalgie des périodes héroïques se traduit par l’apparition des divinités statufiées et triomphantes. D’un côté le dieux ravalé à un donquichottisme burlesque et de l’autre des humains qui exploitent le tour de force grotesque feignant d’apprivoiser les démons de l’instinct qui se cherche (le bouc sur la corde!). Les barbes dénoncent les apparences d’une fausses sagesse et exploitent la bonhomie d’un ludisme enfantin. L’irruption brutale du présent (un bus 86 qui rappelle un célèbre Bus 23) balaie d’une pichenette le fantasme
    du jour pour le plaisir du créateur qui associe malicieusement ses lecteurs à un spectacle aussi bizarre que divertissant.
    Une éducation subrepticeet tout aussi louche du regard complète les errances d’un fanatique admirateur de Töpffer…
    Jean Perrot 15/11/14

  2. conseils seo dit :

    Article que tout le monde doit lire

Laisser une réponse