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732. Un crocodile baroque

dimanche 8 juin 2014

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On accédait au parc par une longue galerie à colonnes, après s’être perdu dans le le labyrinthe végétal et avoir traversé la cour des Chimères. Le crocodile reposait là, les écailles de cuivre verdegrisées, les dents d’ivoire  jaunies et émoussées, les yeux pleins de rêves évanouis.
Michael Maër , l’auteur de  » l’Atalante fugitive », médecin et conseiller de Rodolphe II roi de Bohème, avait acquis dans de rocambolesques conditions « le Crocodile baroque » dont toutes les Cours d’Europe parlaient sans l’avoir jamais vu.  C’était un automate articulé, criant, soufflant, rampant, marchant, galopant et attaquant soudain gueule menaçante. Chaque matin il recrachait le disque d’or du soleil dévoré la veille, tel Sobek le dieu égyptien.
On l’installa dans le Cabinet des « Mirabila naturae et d’étrangetés scientifiques »  à coté de l’oeuf de crocodile en pierre de lune qui, s’ouvrant, révélait un embryon d’or vert  » si finement ciselé qu’on l’eu cru vivant ». On disait qu’Archiboldo lui même l’avait dessiné et que ce fut le dernier chef-d’oeuvre de l’horloger Michaêl Schneeberger,mort noyé peu après dans la Moldau.

Certains prétendirent qu’en fait d’automate, un hussite y logeait, activant les mécanismes, comme ce faux « joueur d’échecs » présenté à Marie-Thérèse d’Autriche par l’escroc Von Kepellen…

 

 

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Un commentaire sur “732. Un crocodile baroque”

  1. catherine dit :

    Maraviglia mecanica.

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