De la taverne, on dominait le village, avec, plus bas, les pistachiers, la crique des Naufrageurs et la mer.
Platon, notre hôte, un catcheur fameux, un fils de famille dévoyé, un bourlingueur un peu contrebandier qui s’était échoué là « après des années d’errance » nous régalait de grillades, d’olives, de tajines, de karpouzis glacés mais aussi d’anecdotes cocasses, d’histoires fabuleuses et de sentences énigmatiques. Il racontait ses épopées bachiques avec cet écrivain américain chauve au tempérament impétueux. Puis il nous servait d’une liqueur doucereuse au goût de sureau, de fenouil et de mastika. L’âme alors, s’évadait, allait planer bien au-dessus des pins parasols, les feuilles bruissaient comme au temps des oracles, on était en ivresse avec les dieux…
Mots-clefs : karpouzis, mastika, naufrageurs, pistachiers, Platon, tajines
Per dulcissimum liquorem anima ad caelum pervolat.