La vie brève |

623. Entredeux

mercredi 6 juin 2012

Il y avait encore, à l’époque, en juin de grandes plages d’oisiveté. Georges, à coups d’exercices, faisait fondre son ventre, Albertine se dissolvait en méditation abyssale, Mathias kaballisait et cet autre ami d’Europe très centrale glosait sur la fin de l’Occident. Le canal était boueux des dernières pluies. Les ponts tournants délivraient des péniches asthmatiques.
Le Temps avait une saveur de fleur d’oranger et de gazole.

2 commentaires sur “623. Entredeux”

  1. kotwica dit :

    Ad extremum, otium libidinum omnium mater non est!

  2. yro dit :

    Je joue à identifier ce lieu, insolite et banal à la fois – comme d’habitude dans la Vie Brève – où Georges exsude et Albertine (enfin revenue) existentialise. Les arcades dans le fond sont pour moi d’une orangerie et me rappellent le bassin des Suisses (inconsciente allusion aux contrebandiers zurichois?), à Versailles, tandis que la passerelle évoque à un Parisien du 10e arrondissement le canal Saint Martin. Ce pourrait être aussi celui de l’Ourcq à Aulnay-sous-Bois. Je remarque cependant que les pieds des arbres ont des grilles…
    Quelle est la réponse? Ont-ils pris le RER?

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