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597. El Greco

dimanche 5 février 2012


Parmi les fréquentations de hasard de Georges figurait un certain Spyridon dit « El Greco », amateur de fados et de rébétika.
Il avait une vague parenté avec l’un des hétéronymes de Fernando Pessoa et un cousinage obscur d’une branche cadette des princes Paléologue de Byzance. Cela avait justifié à ses yeux l’ouverture d’un « cabaret méditerranéen » dont il était le patron. La sublime Gongordia y avait fait ses débuts, d’autres y avaient été révélés. On y côtoyait le Gotha de l’anarchie lisboète, des popes affranchis, des espions wallons, un ancien de Goldman Sachs devenu guitariste et un nabi canal-historique…
Georges passait là, en fin d’après-midi à l’heure des auditions. El Greco appréciait ses avis.
Bibliophiles, ils collectionnaient les éditions rares rosicruciennes, une passion pour « Sur le fleuve Amour » de Joseph Delteil les avait réunis. Il leur arrivait même de jouer à quatre mains les « Préludes du Fils des Étoiles » d’Érik Satie.
La morale de cette histoire est bien confuse : qu’il ne faut pas se fier aux apparences, qu’un train peut en cacher un autre et qu’il ne faut pas désespérer de l’Homme qui a des gènes méditerranéens.

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Un commentaire sur “597. El Greco”

  1. Kotwica dit :

    Et Danielus florebit quocumque feratur!

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