Georges s’était remis à son Grand-Oeuvre : Un trombinoscope angélique où figuraient les portraits présumés des Anges et des Archanges, les théophores, les permanents et les incréés quand, dit Maïmonide, « ils s’habillent d’éléments corporels » et apparaissent aux hommes sous forme humaine, créés circoncis, purs et sans tache.
Ainsi, sur Canson 180 g, aquarellés avec des rehauts dorés, défilèrent sous nos yeux, comme les 1er mai à Pékin ou les 14 juillet aux Champs-Élysées, les milices célestes, d’abord les Hiérarchies du 1er degré : les Séraphins, les Chérubins et les Trônes, les Dominations, les Vertus et les Puissances du 2éme degré, enfin les Principautés et les Archanges. Trompettes, buccins, orgues à eau, cithares et lyres, violes et cabrettes à l’unisson.
Voilà en pied le généralissime Michel en armure étincelante, Gabriel et Raphaël en apparat, Raziel & Binaël, Hézédiel & Mitzraël, Asaliah & Ariel, Danabiah & Hakamiah battant des ailes en cadence…
Il est réconfortant de constater qu’au-dessus du foutoir qu’est notre monde, les cieux sont en ordre et bien gardés.
Nous nous retirâmes sur la pointe des pieds, deux visiteurs avaient surgi, conversant en syriani qui paraît-il, est la langue des anges. Dehors, il avait neigé, nous laissâmes nos traces dans les allées, un réverbère diffusait une lumière jaune pâle, sans conviction.
* Je ne résiste pas au plaisir de vous proposer le beau texte d’Alain Hervé in « l’abécédaire de l’Ange » à lire sur le site…
Mots-clefs : anges, archanges, Chérubins, circoncis, Dominations, Grand-Oeuvre, Puissances, Séraphins, théophores, trombinoscope, Trônes, Vertus
Danielus, Alinus et Margarita, una voce, cantaverunt:
» Angeli puri, radientes angeli,
Animam meam in Caeli excelsitatem portate! »