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576. Chemin faisant

lundi 17 octobre 2011


Non, Georges ne s’était pas égaré, juste éloigné des sentiers balisés. Ariana l’avait conduit à son village où on l’avait accueilli avec chaleur, car c’était la fête. On célébrait les Anciens. Il prit part au banquet, on trinqua, on chanta les éloges des disparus de l’année, comme ce touriste imprudent tombé dans un ravin, près de là. L’alcool déliait les âmes et les langues, ainsi Georges apprit qu’on pratiquait ici un cannibalisme aimable et mesuré, convenable et bourgeois, rien ne se perdait, c’était la règle. Les plats se succédaient, on servit un ragoût de strophaires, de psilocybes et de vesses-de-loup et les imaginations flambèrent.
L’après-midi passa. L’exubérance du banquet avait fait place à une morosité pesante.
Georges partit avant que le soleil ne disparaisse derrière les montagnes, malgré les demandes pressantes d’Ariane, il ne voulut pas rester la nuit, il déclina l’offre de l’accompagner dans les passes dangereuses et les éboulis. On le regarda s’éloigner à regret…

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Un commentaire sur “576. Chemin faisant”

  1. Kotwica dit :

    Epularum calida communicatio…

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