Le blog de Daniel Maja

 » Si je ris, c’est sans le faire exprès »

 »  Il est mauvais de se noyer après manger »

Erik Satie *

Commencé en février 2008, le blog quotidien « Au jour le jour » a paru sur internet durant une année, 365 dessins avec leur légende, puis s’est poursuivi jusqu’aujourd’hui en devenant  » La Vie Brève ».

De cette suite de 550 dessins, l’exposition et le catalogue en présente une centaine ainsi que des originaux, pastels, aquarelles et crayons.

Dessinateur de presse et illustrateur, j’ai pris le parti inverse de ce qui fut pendant plusieurs décennies, mon métier, je me suis amusé à écrire de courts textes et des légendes sur des dessins déjà faits, au gré du moment, mais jamais publiés. Issus des carnets quotidiens, croquis hâtifs de voyage, jetées d’idées, ou rêveries vagabondes, ces dessins au crayon, à la plume, à l’aquarelle, au pastel furent retravaillés à l’ordinateur,, colorisés, recadrés, le trait rehaussé.

Les parutions sur le site diffèrent des originaux papier, ce sont des jeux et variations possibles à l’instar des interprétations d’une partition musicale.

Jeux aussi ces textes, des jours, des semaines voire plus, séparent les dessins de leurs légendes, ils ont pris leur autonomie, les contextes qui les virent naître sont oubliés. C’est un regard neuf qu’on porte sur eux qui laisse le champ libre à la fantaisie et au détournement.

Ces textes obéissent néanmoins à des contraintes: faire court, surprendre par la forme et le contenu,se distancier de l’image. On cultive l’érudition surannée et baroque, on use des expressions étrangères ou antiques, des citations incongrues, des théories fumeuses et absconses, on sabote joyeusement l’actualité médiatique en l’ignorant, on préfère l’allusif, on feint le détachement.

Bien que limitées à une centaine, ces images légendées, juxtaposées, témoignent, j’ose l’espérer, au delà de la diversité des thèmes et des compositions, d’une atmosphère, d’un climat graphique, d’une manière singulière de lier mots et images.

Daniel Maja

*Il est bon d’invoquer un Saint-Patron, celui-là est amnésique, atrabilaire et gymnopédique, il mit en musique la mort de Socrate, le Prélude hygiénique pour usage matinal, les Gnosiennes et tant d’autres choses admirables.

Cet article a été publié le vendredi 25 mars 2011 à 12 h 08 min et est classé dans Expositions, Textes.