La vie brève |

931. Evidence

samedi 25 mai 2019

Soudain tout s’arrêta, le jet de gicler, le temps de filer, la rhubarbe de pousser, les pies de jacasser, seul un nuage flottait sans conviction.
Georges vit alors clairement Ce qui unissait les crosses de fougères à la fureur génésique des bourdons et les élections présidentielles, la mante croquant goulûment son partenaire et le cynisme des politiques, l’invasion conquérante des potirons et le Lebensraum des chevaliers teutons, le liseron étrangleur et la rapacité des mégabanques, l’acanthe et le lombric…
Evident, Docteur Watson! Et Georges participait de cette Evidence…
Le soir,il tenta de noter tout cela dans son carnet, il s’embourba et sombra en platitude. La page chiffonnée en boule fut balancée dans la cheminée, on avait fait du feu, les nuits étaient encore fraîches.

Un commentaire sur “931. Evidence”

  1. yro dit :

    C’est donc la non-immobilité, autrement dit le mouvement – ou pour ainsi dire la bougeotte– qui unirait « tout cela »? (Le non silence, le bruit – autrement dit le boucan – n’étant que la bougeotte des particules d’air). Isn’t it Dr Watson?
    L’étrange torpeur des jours d’élections serait-elle propice aux grandes révélations?

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