La vie brève |

810. Eloge de la paresse

mardi 29 mars 2016

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C’était l’avant-saison, quand les mimosas embaument. Il fait encore frais, au soleil, un pull léger suffit.
On suit des yeux le bateau qui part en mer; on perçoit, étouffé, le halètement du moteur…
Bientôt les oligarques et les magnats vont débarquer, ils pimenteront le quotidien, l’un tombera en arrière de la balustrade, un homme d’affaires s’écrasera au bas de l’escalier, un avocat véreux se suicidera d’une balle dans le dos, tandis que la marée déposera délicatement un jakuza sur le sable.
Le livre d’or est très laconique à leur sujet, d’énigmatiques signatures, quelques sentences en cyrillique, en hindi, arabe ou japonais et un aphorisme d’une graphie toute aristocratique :
« C’est ici le pays des Sectes. Un anglais, comme homme libre, va au Ciel par le chemin qui lui plait. » (Voltaire, Cinquième lettre anglaise)
Georges rêvasse, en savourant des toasts à la confiture de butia (palmier abricot) et au gingembre, tandis que le thé infuse.

 

 

 

Un commentaire sur “810. Eloge de la paresse”

  1. yro dit :

    Superbe.

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