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783. Où il est question des chauves-souris…

dimanche 20 décembre 2015

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Lorsqu’enfin je rencontrai Georges H. c’était un vieil homme amer.
Si on savait le prendre, ça s’arrangeait avec la bouteille, à bonnes rassades.
Il fallait l’aiguiller vers ses sujets de prédilection, sans y paraitre, alors il se déridait, se débondait l’âme et devenait intarissable.
Les chauves-souris par exemple, toutes il les connaissait, les thyroptères à ventouses, les pipistrelles, les grandes roussettes frugivores des lagunes africaines, les nyctalus noctula …, avec gourmandise, il te racontait les parades amoureuses acrobatiques, les coïts fulgurants, le velours des ailes, les langues roses et pointues, les admirables symbioses avec les arbres à saucisses ou les baobabs qu’elles pollinisaient, les interdits bibliques et coraniques qui dans leur infinie sagesse interdisaient de s’en nourrir, comme d’ailleurs des taupes, des cigognes, des limaces et des autruches (Levitique 11.1-47)
A la dernière lampée, il devint rêveur, il se leva, il émettait des cris aigus, il s’orientait à l’écholocation, et même dans l’état où il était, jamais il ne se cognait.

Je l’ai même vu de la terrasse, prendre son envol dans la nuit duveteuse, au dessus de la mer.

2 commentaires sur “783. Où il est question des chauves-souris…”

  1. yro dit :

    Très intéressante passion, mais l’envol dans la nuit au dessus de la mer n’est pas sans risque.

  2. yro dit :

    Par ailleurs, plus prosaïquement, cette synchromie bleue et jaune, lumineuse, donne envie de vacances marines et chaudes, sans neige mais avec des glaçons – dans les verres…

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