La vie brève |

730. La Casa di tranquillità

mardi 3 juin 2014

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La « Casa di tranquillità » n’est pas facile à trouver sur les cartes, même anciennes, bâties sur une petite île de la mer Adriatique, de la côte, elle échappe au regard. Au 2e siècle, une secte épicurienne y recréa un nouveau Jardin, puis disparut, laissant l’omphalos de marbre et porphyre, toujours en place.
Survinrent des invasions et des occupations diverses, Carthaginois, Scythes, Lybiens, Bogomiles, Vénitiens, Croates.
On y exilait les opposants aux tyrans locaux (poena insularis), on y brûla des hérétiques, des bacchantes et un médecin alchimiste gyrovague.
L’île abandonnée, la nature reprit ses droits jusqu’à l’installation après guerre, d’une communauté fouriériste et naturiste, les « Amis tranquilles » qui restaurèrent les bâtiments, mirent en culture vignes, agrumes, fruits et légumes et devinrent autosuffisants dans l’ignorance totale du monde.
Georges s’y rendit par des voies secrètes, invité par le « Grand Thémèmite », il fut admis aux banquets où il but de ce vin subtil à la saveur de muscat et d’ambroisie, les arts et la philosophie » étaient au menu.
Les jours passaient, la mer vineuse devenait de lait, puis noire. Une nuée entourait l’île, la rendant invisible, comme il sied aux îles bienheureuses…
Mais sur tout cela, Georges est tenu au silence…

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