Alors s’organisa la Résistance.
Chacun cultiva son quant-à-soi, bio exclusivement.
On troqua les topinambours contre des heures de solfège, du purin d’orties contre des volumes de la Pléiade.
On trinqua à l’An 01, à la Liberté, au goût du vrai poireau, à la liqueur de verveine au miel de châtaigne…
Tandis que des mousses poisseuses, des algues mauves, des boues méphitiques et les lisiers de cochons couvraient les terres désormais devenues stériles.
La fin ultime, proposée depuis longtemps par de fins esprits, n’était-elle pas alors, dans notre hémisphère éthérée, de se nourrir exclusivement de mots? Certaines études cependant avaient déjà montré leurs inquiétantes carences nutritives et leur vulnérabilité à certains virus mortels pour l’humain. Ce fut ainsi que
Eheu! Ubi sunt antiqui sucosi holeres?