À ma grande surprise, moi qui ne suis jamais chanceux, je le gagnais dans une tombola de vente de charité. Nous nous habituâmes à lui, le changeant de bocal au rythme de sa croissance. Puis il occupa à plein-temps la baignoire, ce furent alors des moments de grande complicité, nous poursuivions de conserve d’intenses méditations silencieuses, interrompues par la nécessité de remettre de l’eau, car le bouchon de la bonde n’était pas tout à fait étanche. Jusqu’à ce jour fatal où nous dûmes nous quitter, l’impérieux instinct de propager l’espèce le rendant irritable et cyclothymique.
Parfois, de la terrasse avec vue sur la mer, nous le voyons s’ébattre en loopings et autres plongeons vrillés…
Dans son petit bocal, nous avons mis des capucines et des asters violet foncé.
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