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955. Le Pavaneur

dimanche 16 février 2020

De temps à autre, le Pavaneur passait.
Depuis que j’étais revenu dans mon quartier d’enfance, je le voyais de loin, pour tout dire, je l’évitais.
Je l’avais connu, discret, timide,, un peu trop humble.
Avec le temps il s’était enflé, outré comme un dindon. C’était un Je-sais-tout, un Maven vaniteux, prononciez-vous un mot qu’il vous débitait un flot de paroles qui vous étourdissaient.
Les enfants s’en moquaient, il n’en avait cure, il flottait dans la satisfaction de soi.
Pourtant il suffisait d’une piqure d’épingle bien ajustée pour que la vessie éclate.
Je ne l’ai pas fait, craignant que la pointe ne se retourne vers moi, je me suis dégonflé…

4 commentaires sur “955. Le Pavaneur”

  1. Stéphane Prat dit :

    Très piquant…

  2. Il se pavane pour une infante défunte?

  3. Marie-Christine Struk dit :

    De fait, la piqure d’épingle bien ajustée qui aurait pu faire éclater le contentement de soi du Pavaneur produit un son : « paon… paon… » qui n’est pas des plus agréables à l’oreille … et qui en dit long sur la « persistance dans son être  » du Pavaneur .

  4. Saint Yro dit :

    Question épineuse, certes un peu pointilleuse, au moraliste. En ces temps où chacun se doit d’être le justicier de tous l’aveu public d’une lâchetė, disons d’un dégonflage, n’est-ce pas une façon hypocrite de se pavaner? La vraie contrition ne devrait-elle pas être silencieuse? Sinon elle fait pschittt.

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