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793. Ecriture automatique

mercredi 27 janvier 2016

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C’est vers la soixantaine que G. se mit à l’écriture automatique.
L’exercice se déroulait dans le salon d’un pavillon fin de siècle (XIXe) de la banlieue-est, à heures fixes, tous les jours, sauf le week-end. C’était une symphonie Tingelyenne de grincements rauques, de couinements aigus et de grincements jubilatoires tandis que les poèmes sortaient à cadence industrielle.
Les visiteurs, admis en nombre limité, repartaient l’âme vivifiée par le Progrès en action.
Quand G. cessa son activité, faute de successeur, le pavillon fut vendu, la municipalité préempta et l’acheta en vue de créer un musée « d’Art Psychique » où hormis la Machine, seraient exposés un baquet magnétique de Mesmer, un divan avec kilim évoquant le médecin viennois, quelques guéridons tripodes, des photos retouchées de visiteurs de l’Astral en intimité avec Madame Blavasky et plein d’autres curiosités.

Où en est-on?

 

 

Un commentaire sur “793. Ecriture automatique”

  1. yro dit :

    D’après la feuille de choux de l’opposition, trouvée dans ma boîte aux lettres, la mairie aurait récupéré et rafistolé la machinerie de G. pour l’utiliser à la production automatique, à rythme soutenu et régulier, des tweets du maire.

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