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770. De braves gens…

mercredi 11 février 2015

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Georges prenait son petit-déjeuner plein soleil sur la terrasse. La lumière était cristalline, pure et si nette.
Au dessus de lui,  les mouettes criaillaient, la mer s’était apaisée et c’est à peine si parvenait le bruit du ressac.
Il avait eu hier la visite des Carbonari, ils s’agitaient ça et là, des villas aux permis de construire frauduleux explosaient soudain, quelques automobiles aussi de touristes indélicats. C’était des partisans du temps-d’avant, ils habitaient les cabanons dans les rochers dans l’odeur des pins. Ils vivaient de leur retraite ridicule, d’informations aussi, les gendarmes avaient avec eux de secrètes alliances. Ils glanaient sur la grève, pêchaient, cuisinaient le poulpe comme aucun. Ils régalaient Georges de ragots et d’histoires édifiantes, tandis qu’il leur versait ce vin d’oranges amères dont ils raffolaient.
C’était de braves gens, un peu chaud du bonnet, mais ça, c’était local.

 

Un commentaire sur “770. De braves gens…”

  1. Yro dit :

    La villa voisine, en ruine, avait longtemps été habitée par un curieux vieillard qui regardait silencieusement les étoiles la nuit et dormait le jour, ne frayant avec personne. Il y a quelque quinze ans, il avait disparu il comme il était arrivé, juste avant la guerre, semblant alors sortir de la mer. Georges m’a dit avoir trouvé dans la maison un cahier usagé quoique vierge dont la couverture noire portait une étiquette où le nom d’Ettore Majorana était calligraphié à la plume. Avec ses pages blanches, il enveloppa les poissons et les poulpes pêchés.

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