On l’avait abandonné, attaché par une corde à un piquet comme une chèvre, sur les fortifs, à l’endroit où à la sortie de l’école, nous allions jouer, construire des cabanes et pour les plus délurés, fumer des lianes sèches.
Peut-être l’avait-on laissé aux chiffonniers qui vivaient en contrebas dans des baraques et qui nous effrayaient par leurs violentes querelles d’ivrognes.
Le dromadaire était doux et fataliste, il mâchonnait des histoires incompréhensibles, nous l’écoutions avec respect tandis que des dirigeables passaient au dessus de nos têtes. Il resta là jusqu’aux vacances et peut-être après.
Relicti dromadis nubila historia…