La vie brève |

697. Le dernier barde

mercredi 28 août 2013

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Dans la vallée longtemps interdite car zone frontalière, les rares voyageurs peuvent découvrir les figures gigantesques des derniers conquérants. Ce fut la limite extrême de leur avancée, avant qu’ils ne périssent, pris à revers, des flèches empoisonnées des cavaliers scythes. Là finit l’aventure folle de l’empereur aveugle et de ses amazones fanatiques.
L’on pouvait encore entendre dans un bistrot au pied de la porte de Cérès le dernier barde, un ivrogne boiteux, chanter la Conquête, pour peu qu’on lui offrit une bouteille de strelitcza. Il est mort, l’an passé à l’hospice de M. sans que nul n’ait eu l’idée de l’enregistrer, on prenait ses récits pour les divagations d’un fou. D’ailleurs qui les aurait écoutés?  Lit-on une épopée sur Twitter?
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2 commentaires sur “697. Le dernier barde”

  1. kotwica dit :

    Scythorum litus…

  2. yro dit :

    Ce barde n’était-il pas marde? Je l’ai entendu, entre deux verres, raconter l’histoire du brave Hyroeadès, dont il disait être lui aussi le descendant. Soldat de ce peuple fier, alors allié à Cyrus contre les Lydiens, celui-ci escalada seul la falaise escarpée qui rendait, croyait-on, inexpugnable la ville fortifiée de Sardes. Il avait vu une sentinelle des assiégés, ayant laissé tomber son casque du haut des ramparts, dévaler la falaise, le ramasser et remonter…
    Cet exploit est confirmé par Hérodote.

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