La vie brève |

663. Carte postale.

mardi 12 mars 2013

Le seul rescapé du naufrage de « l’Atalante » fut le Père Giorgio de la Compagnie de Jésus et aumônier du bord. C’était un savant, botaniste, philologue, taxidermiste et épicurien. Arrivé par miracle sur le rivage, il fit vœu d’y bâtir une chapelle, ce qu’il fit.
Elle n’est plus consacrée, le cabinet de Curiosités du jésuite, collection d’objets échoués sur la plage y demeure encore.
Là voisinent un astrolabe rouillé, des figures votives des Barbudes, un coco-fesse, le Quart-livre de Rabelais dans l’édition du Coq à l’âme en maroquin rouge, la Dive Bouteille au vin de Cana, une lampe Pigeon (chère à Alexandre Vialatte), des scarabées bleus, un herbier sur vélin, une pipe à opium, un tarot des Bohémiens et tant d’autres merveilles. Un chat dort dans la conque du bénitier. Les dalles sont douces aux pieds nus.
On va se baigner, l’eau est transparente, on observe les holothuries, on philosophe sur la vie végétative d’icelles, puis on ira cueillir des moules grasses et laiteuses dans les rochers mauves.
Ne sait quand reviendra…

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2 commentaires sur “663. Carte postale.”

  1. Yro dit :

    Bien reçu. Merci pour les beaux timbres. Jolie histoire. Mais le facteur m’a demandé ce qu’étaient des holoturies. L’enveloppe était pourtant cachetée…

  2. kotwica dit :

    Novus Robinsonus, Georgius, Jesuitus sacerdos, doctus, philologus, botanistus, taxidermistus, et in primis epicurianus, mitulos et holothurias edet.

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