Georges avait une façon bien à lui d’enchanter la réalité. Cet après-midi gris, dans ce café de La Chapelle aux vitres embuées, la télé débitant d’une voix morne les résultats du tiercé de Vincennes devant quelques joueurs hébétés, Georges y alla un peu fort : l’appel de la Sirène ou de la Vouivre, Vénus sauvée des eaux, le bain dans l’eau claire… Ce qui est vrai, c’est qu’ensuite, en barque, ils se sont perdus dans les conches du marais, qu’ils ont passé une nuit blanche avec les moustiques et les rats musqués, et qu’ils se sont quittés sans même échanger leurs mails…