J’ai revu Georges lors des Pluies d’automne sur le mont Chenu, tu te souviens du rituel du Secouage : les sons funèbres des trompes, celui lancinant des conques, les vibrations puissantes des gongs, les sonnailles et les cymbales… Et soudain, ce silence abstrait, vide, vertigineux…
Les feuilles qui tourbillonnent, virevoltent, se posent sur tes épaules, sur ta tête et jonchent le sol, puis les paroles affolées de l’Oracle…
La descente par les chemins la nuit, derrière les torches, vers la mer… les bouquets de feuilles jetés en offrandes qui s’éloignent du rivage…
C’est à ce moment que Georges, resté muet, s’est mis à tout me raconter…
La vie brève |