Aux Îles, je fis le portrait du dernier « Dindon Pretencioso » vivant avant qu’il ne soit disséqué, autopsié, microscopié, naturalisé et étiqueté… je fus le plus rigoureux possible, dessiner sa caroncule rubiconde me prit plusieurs heures…
Puis nous l’embarquâmes, malgré les soins du chirurgien de bord, il déclina, ses glougloutements devinrent des sanglots, il rendit l’âme… nous le conservâmes dans du gros sel, ce fut la faute…!
Enformolé dans un bocal, nous eussions pu lui prélever l’ADN, le croiser avec une autruche, l’élever en batterie avec des hormones…
Les marins qui les massacraient par centaines lui trouvaient un goût sauvage avec une pointe de coco… les cuisses surtout étaient tendres et savoureuses…
J’imagine un morceau de dindon pané entre deux tranches de pain, du fromage fondu et une sauce ketchup, moutarde et oignons, avec des frites et un Coca…