La vie brève |

479. Chaud et froid

jeudi 21 janvier 2010

Au plus fort de l’hiver, Georges passa ses journées près de son cher radiateur à huile. C’était la vieille mémoire de l’espèce qui s’exprimait là, celle de Lucy, la demoiselle australopithecus afarensis qui, quittant sa savane, avait barboté dans les boues chaudes et moites d’Hadar, près du fleuve Awash.
Cette même mémoire qui fait émigrer les naturistes finnois, vikings, suédois et autres germains à peau pale, des sombres forêts septentrionales aux plages tropicales, pour se recharger en vitamine D… Georges, a contrario, s’immergea dans la littérature russe, il se tourmenta l’âme, attrapa la fièvre des steppes, négligea sa tenue et, devenu indolent, apathique et fataliste, s’oblomova.

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