À cette période, l’oncle Adrien venait nous visiter en soutane, il apportait des cadeaux de là-bas.
Pour les parents, des tissus bariolés et des masques avec plein de clous (qu’ils fourraient, dès son départ, dans des coffres à cadenas)
Moi, j’avais mes figurines en laiton : des sorciers en transes, des pileuses de mil, des guerriers furieux, des musiciens balafonant, des crocodiles, des autruches, des rhinos qui chargeaient et même des flèches à pointes de fer qu’on me confisqua aussitôt. C’était Noël à Pâques !
La dernière année qu’il vint, ce fut très bref, une auto l’attendait en bas avec une dame au volant, il avait un costume bleu et sentait la mousse à raser, j’eus un sac de gris-gris, une pirogue avec 7 rameurs et une pipe sculptée dont je découvris plus tard le sens caché…
La vie brève |