Je sais, ça n’arrive pas qu’à Georges d’être envahi par les lapins, des miens amis aussi à qui c’est arrivé ont inventé des stratagèmes ultra-sophistiqués pour s’en débarrasser. Tu en accueilles deux, pour les soustraire aux instincts sadiques des chasseurs, et quelques semaines après, ce sont des centaines qui vivent chez toi, te bouffent la paille des chaises, la bourre des fauteuils, tes endives fraîches et ta batavia, te rongent les kilims, tu glisses sur des boulettes molles… Ils te narguent de leurs yeux bleu-mauve en se rongeant les incisives.
ça grouille, ça pullule, ça fornique ! Georges est acculé…
Je sais qu’en secret, il prépare la reconquête, Georges me fait peur !
La vie brève |