Je l’ai rencontré au « Canon de la Nation », une brasserie de la Place (ce canon si équivoque, me faisait songer aux deux images opposées : celle, révolutionnaire du » je veille sur vous », l’autre, du Goya des Caprices : « que valor »).
Aux oreilles complaisantes, les miennes, P. racontait son histoire…
Son mari engagé dans une guerre coloniale qui devait s’éterniser, l’attente de son retour, l’absence de nouvelles, prisonnier, disparu en mer, abandonné sur une île, avait-il refait sa vie ? Le fils parti à la recherche du père, et l’irruption soudaine du survivant, la vie qui reprend, mais pas comme avant…
Dans ses histoires, l’aurore avait des doigts de rose et la mer était vineuse…